« Est-ce que cette fois je vais avoir le droit de me baigner ? Je pars en vacances dans trois jours… »
Le docteur O. m’a répondu oui en souriant, mais a pris le soin d’ajouter « mais pas à la piscine… à cause de la promiscuité ».
Je m’étais imaginé être la proie d’émotions beaucoup plus violentes dans l’eau. Après tout, cela faisait deux ans que je ne m’étais pas baigné. Et puis non…
D’ailleurs, la première fois, l’eau du gave m’a semblé à ce point froide que j’ai bien failli renoncer.
Mais il n’y avait pas rien. C’était intérieur et serein. Je retenais mon souffle aussi, pas bien certain de croire à tout cela, et avec le poids des consignes : prendre une douche soigneuse après.
Il n’y avait pas rien.
Il n’y avait pas rien.
G. et J. ont mis cela sur le compte de mon incapacité ancienne à manifester mon enthousiasme. Ce n’est pas cela. Pas seulement. Comment le dire… J’ai eu peur, tellement, de ne jamais revoir les paysages du sud-ouest… Tout le reste n’est que luxe.