mardi 26 mai 2009

De l'absence



Retourner sur le chemin de la colline et veiller l'absent chaque jour. Les yeux se portent au loin, sur les contreforts de la montagne, là où la neige marque le temps. Les chiens aboient dans une autre vallée et leurs plaintes résonnent entre les arbres, courent dans les fossés. Dans le vent glacial de l'hiver passent les bourgeons ; et les petits fruits rouges tuent parfois les bêtes dont on ne retrouve rien, sous le tapis de feuilles brunes. À la fonte, les rus descendent en sentier jusqu'au creux de la terre et de petites araignées d'eau, venues de nulle part, du monde au ventre plein, glissent sur les mares, gobées par les grenouilles qui cherchent la force de la ponte. Les cloches sonnent, quelque part dans les vallées, rythment nos vies de paysans, et jamais n'annoncent son retour. Et il resta là dans sa cour, là où venait mourir le chemin, assis sur son banc que couvrait peu à peu le lierre ; parmi les roses trémières, les mauvaises herbes et les buissons épineux sous lesquels, un jour, il disparut.

1 commentaire:

  1. Commentaires

    J'aime tes textes, mon Chris.
    J'aime tes textes.

    Celui-là tout particulièrement.

    Écrit par : Lancelot | 28 mai 2009
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    c'est assez étrange à lire, à trouver son propre reflet entre ces métaphores

    Écrit par : joss | 01 juin 2009
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    > Lancelot : merci.
    > Joss : tiens donc...

    Écrit par : christophe | 02 juin 2009

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