mardi 14 février 2012

14 février...

Chers tous, chers autres

Vous le savez, le 14 février est la journée des fleuristes, des espaces culturels, des restaurants – et j’en passe. C’est également un petit peu la fête du sexe obligatoire (du sexe qui dit : merci). Mais pas que.
C’est aussi la Journée nationale des cardiopathies congénitales.
Les Frères et Sœurs transplantés de la perpétuelle béatitude m’ont très clairement menacé : si je ne relaie pas leur message, ils reprennent le cœur pour le donner à quelqu’un qui le mérite vraiment.
Je pourrais facilement vous faire culpabiliser – je tiens ce don de ma mère –, en évoquant tous ceux qui, sur un lit d’hôpital, attendent que d’imprudents fêtards embrassent un platane. Je ne le ferai pas. L’idée même d’indécence m’est étrangère. Par ailleurs, je précise que tous ne sont pas aussi adorables que moi – mais la plupart seront moins ingrats et râleurs.
En ces temps difficiles d’espoirs étiolés, de lendemains désenchantés, d’idéaux abîmés (et j’en passe), je lance un vibrant appel au don (d’organes). Pour votre peine, et en contre-partie, je vous fais quelques promesses solennelles : 
- vous quitterez ce cycle infernal d’incarnations improbables (cette fois, vous êtes vous, mais la prochaine fois, ce sera encore bien pire) ; 
- 70 vierges vous attendront au paradis couché(e) sur de vertes prairies, paré(e)s de leurs seuls piercings d’or et de pierres précieuses ; ils auront l’hymen riant ou le testicule frétillant ; 
- vous serez assis ni à droite ni à gauche de Dieu, mais sur ses genoux : un saint calendrier, immortalisant cet instant, sera remis en mains propres à votre famille par le Saint-Esprit lui-même en personne ; 
- vous serez l’élu de tous les élus ; 
- vous serez le kiki de tous les kikis. 
Et ne vous inquiétez pas, on accepte quasiment tout le monde, même vous. Oui, même VOUS ! Oui, même si vous avez un peu gobé du temps de votre… « splendeur ». Oui, même si votre hygiène corporelle laisse un peu à désirer. 
Je précise qu’il est inutile de m’envoyer vos organes par la poste : 1/ Je n’en ai pas l’utilité pour l’instant (mais gardez-moi quand même un rein) ; 2/ Je n’ai qu’un freezer. 
Plus sérieusement, sachez qu’en France, on part du principe que vous êtes consentant présumé au don d’organes, mais les équipes médicales ne vont jamais à l’encontre de l’avis des familles : il vaut mieux en parler autour de vous ou avoir sur vous une carte de donneur qui aidera les soignants à être plus convaincants…
http://www.dondorganes.fr/IMG/pdf/carte_de_donneur_2011.pdf

J’avais envie d’en parler aujourd’hui – la note précédente n’y est sans doute pas complètement étrangère.

6 commentaires:

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    1. Et même davantage ! Comme dit la réclame : "100 % des gagnants avaient tenté leur chance" !

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    2. Plus le sentiment d'être encore utile, non?

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    3. L'idée d'utilité me dérange un peu, parce qu'elle en évoque d'autres (productivité...), mais peut-être pars-tu du principe qu'être délesté de quelques organes avant la fermeture du cercueil n'est pas bien grave. C'est en tout cas mon avis depuis toujours.

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  2. tu ferais un redoutable marchant de tapis, je me vois déjà tentant de te refermer la porte au nez.

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    1. Ne t'avise pas de me claquer la porte au nez ! Sinon je t'envoie Candyman et, crois-moi, le prélèvement sera bien plus douloureux !

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